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TOOLBOX#1 : A LA TABLE DES COURAGEUX !

Le premier brunch philo de Haguenau a eu lieu samedi 17 septembre au matin, au Box du Paddock Academy. Il a réuni 16 participants autour de notre philosophe animatrice, Nelly Margotton, sur le thème du courage. Une réussite pour la tête, le coeur et le ventre ! Les échanges étaient intenses, dans une ambiance cordiale et conviviale.

De 10h à midi, les participants ont appris a se connaître et ont dialogué sur le thème du courage, accompagnés par Nelly Margotton qui a facilité des échanges très riches. Si Nelly a nourri la pensée, Jacques, le maître du Box, a nourri les corps avec un délicieux buffet sucré-salé. D’ailleurs, pour certains participants, le concept de brunch à Haguenau, était une motivation à participer. Mais pas uniquement, puisqu’à la fin de la matinée, les participants auraient été prêts à poursuivre le dialogue bien plus longtemps.

Trois thèmes : l’audace, l’amour et l’engagement

La conversation philosophique a démarré avec un temps de définition : qu’est-ce que le courage ? Un tour de table a permis de partager le sens du mot “courage” avec tous les participants. Ils identifient que le courage nait d’un déséquilibre, d’un besoin d’agir pour aider la communauté. Nelly rappelle que dans courage il y a “coeur”, un coeur qui agit. Les participants s’accordent également qu’il n’y a pas de courage sans peur, une peur acceptée. Dans notre culture occidentale, le courage est viril (andreia en Grec, et virtu en latin). Cette vision du courage est-elle encore opérationnelle aujourd’hui ? La pensée collective a ensuite cheminé à travers trois thèmes :

Le courage et l’audace :

L’audace, récompensée dans les organisation, se différencie du courage peu valorisé. Pourtant c’est le courage qui est au service des autres, et l’audace qui vise un objectif plus personnel. Le courage est éthique, l’audace est stratégique. Le ou la courageux /courageuse agit sans se soucier de son intérêt, et sans même connaître exactement les conséquences de son acte : le courage, c’est quand on n’a pas d’autre choix éthique que d’agir, de s’insérer dans une brèche pour faire émerger ce qui devrait être. C’est le courage de ceux ou celles qui “entreprennent”, dans tous les domaines de la société, pour un monde meilleur.

Le courage et l’amour :

Le courage a la même racine sémantique que le cœur. C’est parce que le courage aime la vie, il fait lien. Le courage, qui agit, s’oppose au ressentiment, qui isole, traine des pieds. On pourrait dire que le premier acte de tout être humain, est d’un courage… surhumain. C’est le moment de la naissance où, bien installé dans le ventre de la mère, le “nouveau-né” s’expulse dans un monde qui lui est totalement inconnu. Puis, son chemin est le parcours de l’être courageux par excellence : apprendre à marcher, à se nourrir, à se relier aux autres. Le courage fait avancer, il fait grandir, il est la vie en opposition à la mort qui résonne dans se proverbe populaire “ce qui ne te tue pas te rend plus fort”.

Le courage et l’engagement :

Comme le pompier courageux s’engage pour affronter les flammes pour sauver des vies, il n’y a pas de courage sans engagement. Nelly rappelle que dans le mot “engagement” il y a gage, et un gage est une dette. L’acte de courage est un dépassement de soi par celui ou celle qui se sent “obligé”. Obligé d’aider l’autre, de débloquer une situation difficile, de créer un monde qui assure une vie sûre pour tous. Engagement n’est pas motivation. L’engagé agit pour une cause, il donne un sens profondément ancré dans la vie à son acte. Le motivé, agit pour un “motif” : une récompense, le gain d’une compétition…

Trois définitions du courage

La séance se termine par trois définitions possibles du courage, trois perspectives co-élaborées par les participants :

Le courage, c’est la vie.

C’est mettre le coeur comme moteur de l’existence. il n’y a pas que de grands actes de courage. Il y a beaucoup plus de petits actes de courage tous les jours, du courage de se lever le matin, jusqu’à celui de porter secours à l’autre dans la rue.

Le courage, c’est faire des choix et agir dans le déséquilibre

C’est aussi, s’ajuster en permanence. Cet “ajustement” dans le “déséquilibre”, sans préjuger du résultat futur, est sans doute la meilleure façon de faire face aux déséquilibres géopolitiques, écologiques, économiques et sociaux d’aujourd’hui.

Le courage, c’est être là,

Être présent ici et maintenant dans le monde, pour agir. Les participants notent que dans ce contexte, la condition du courage est la liberté. Le courage est-il possible hors de la démocratie ?

Avec la tête pleine, le coeur gros et le ventre rassasié, les participants se sont séparés à la fin de la séance. Non sans avoir noté la date du prochain ToolBox : samedi 5 novembre, de 9h30 à 11h30.

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