You are currently viewing Brunch Philo – Peut-on se connaître soi-même ?

Brunch Philo – Peut-on se connaître soi-même ?

Peut-on se connaître soi-même ? C’est la question qui a animé les discussions du brunch philo du mois d’avril qui s’est de nouveau déroulé dans les locaux de l’association La Graine à Haguenau, guidé par l’animatrice Nelly Margotton, fondatrice du cabinet Phédon !

Une quinzaine de participants ont ainsi admis que cette question si classique dans l’histoire de la philosophie, est loin d’être élucidée. Toutes les générations étaient de nouveau réunies, il n’y a pas d’âges pour penser et dialoguer, tout en prenant plaisir à interroger ses propres certitudes.

S'interroger grâce à l'image

Nous avons démarré par l’observation de l’image utilisée sur l’affiche, créée par Philippe Schoen en collaboration avec l’intelligence artificielle…

Que voyons-nous dans le miroir lorsque nous faisons-face à notre image ? Que pouvons-nous observer ? Comment différencier ce que nous aimerions y trouver et ce que nous sommes amenés à constater ? Pourquoi le visage est-il si important ? Se connaître soi-même, est-ce uniquement comprendre ce qu’il y a « dans notre tête » ? Pourquoi notre regard varie-t-il régulièrement vis-à-vis de notre reflet ?

Nous avons évoqué le mythe de Narcisse, ainsi que Dorian Gray, la série d’autoportraits de Rembrandt… et cette quête de meilleure compréhension (et acceptation ?) de soi à travers le miroir et le portrait, la photographie, le selfie.

Le miroir à souhaits

Les enfants ont ensuite été invités à dessiner sur des grandes feuilles un « miroir à souhaits »

Inspiré par le roman Harry Potter, cet exercice les a encouragés à représenter sur leur miroir leurs désirs profonds…. pour en faire ensuite l’objet d’une discussion future (avec le parent participant notamment…).

L'évolution de la connaissance de soi

Les adultes quant à eux se sont interrogés sur l’évolution de cette invitation à se connaître, qui n’a pas toujours été envisagée comme psychologique.

Pendant l’Antiquité, c’était plutôt une démarche qui concernait l’âme humaine et conduisait surtout à se demander : « qui devons-nous être », « qu’est-ce qu’une vie bonne »

Nous avons évoqué la permanence et la continuité d’un « soi » ou d’un « moi » à travers les promesses : s’il n’est pas toujours facile de prévoir l’avenir, est-il pour autant illusoire de s’engager et de faire des promesses ?

Cette dernière question a ouvert de nombreuses réflexions, souvent antagonistes mais ô combien révélatrices de cette exigence que l’on peut avoir vis-à-vis de ce qu’on voudrait être… ou de qui on voudrait être.

Nous avons lu et étudié un texte de Pascal, extrait des Pensées, qui nous propose d’envisager une forme d’hypocrisie sociale encouragée par nos normes de politesse, notre réticence à vouloir rendre visibles nos failles et nos défauts personnels, sur les rôles que nous endossons au quotidien, et sur les masques que nous portons.

Il nous interroge ainsi sur ce qui nous conduit à ne pas oser « parler vrai » à nos proches. Nous avons également constaté cette tendance à la tromperie mutuelle dans certaines relations professionnelles. En effet, le « feed-back » en entreprise crée de nombreuses craintes, réticences, et au nom d’une pseudo « bienveillance », on n’ose pas toujours « se disputer », même quand cela pourrait nettement améliorer « le travail », les missions...

Notre concentration actuelle sur la qualité des « conditions de travail »  et sur la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) ne nuit-elle pas finalement à la sincérité et à la qualité du dialogue et du travail ? ….

Un moment de philosophie réussi suppose souvent qu’on reparte avec de nouvelles questions. Parions qu’elles sauront créer de nouvelles opportunités de bruncher philosophiquement 😊

Les brunchs philo sont animés bénévolement par Nelly Margotton, consultante et intervenante en philosophie pratique,  fondatrice du cabinet PHEDON à Strasbourg.

Laisser un commentaire