En février (à Haguenau) et en mars (à Val de Moder), deux brunchs philosophiques ont réuni des participants autour d’un thème essentiel : nos besoins d’espérer.

En ouverture de chaque séance, un poème de Paul Éluard, La nuit n’est jamais complète, a permis d’entrer en douceur dans la réflexion, à travers un petit atelier d’écriture où chacun a pu poser ses mots, ses images, ses définitions personnelles de l’espoir.

Mais très vite, la discussion s’est élargie. En français, espérer se décline en deux noms : l’espoir et l’espérance. Une distinction qui a nourri les échanges : l’un évoque souvent une attente fragile, parfois illusoire ; l’autre une force intérieure plus durable, ancrée dans la confiance. À la lumière des grands penseurs – Kant, Camus, Péguy, Pelluchon – les participants ont exploré les liens entre espérance et lucidité, entre désespoir et attention au réel, entre management et transmission de confiance plutôt que de simple optimisme.

Ces discussions ont aussi permis de réfléchir à ce qui nous fait tenir dans les périodes sombres, aux signaux faibles qui éclairent nos nuits, à ce que signifie agir dans l’incertitude. Et surtout, elles ont rappelé que penser ensemble ne consiste pas à aligner des idées, mais à s’écouter vraiment, à accepter d’être déplacé par ce que dit l’autre.

Chaque brunch est unique, façonné par les personnes présentes, leurs expériences, leurs silences, leurs questions. Trois participantes sont revenues deux fois : elles ont pu mesurer à quel point ces rencontres ne transmettent pas un savoir figé, mais offrent un espace pour interroger nos repères et réinventer nos manières de vivre ensemble.